Migration et santé
La migration met les individus dans des situations susceptibles d’avoir un impact sur leur bien-être physique et mental. Les conditions entourant le processus de migration peuvent accroître la vulnérabilité aux problèmes de santé. Cela est particulièrement vrai pour ceux qui migrent involontairement, fuyant une catastrophe naturelle ou d’origine humaine. Les incidences dépendent de multiples facteurs déterminants et peuvent changer au fil du temps. La migration concerne également les politiques économiques et sociales, les questions relevant des droits humaines et de l’égalité, aux programmes de développement et aux normes sociales – autant d’aspects pertinents pour la santé dans le contexte migratoire.
À la lumière du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les données liées à la migration et la santé sont essentielles pour suivre les avancées du Programme, y compris les avancées spécifiques concernant les objectifs et cibles liés à la santé qui visent à « ne laisser personne de côté », quel que soit leur statut migratoire.
La santé des migrants
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Définitions
La santé est définie comme un état de bien-être physique, mental et social complet, et non pas simplement l’absence de maladie ou d’infirmité (OMS, 2006).
Le concept de migration et santé englobe l’idée que différents facteurs et conditions influent sur la santé des migrants. Ces facteurs et conditions sont appelés les déterminants sociaux de la santé. La migration, parmi d’autres facteurs, est considérée comme un déterminant social de la santé au titre des incidences qu’elle peut avoir sur la santé. Différents niveaux de déterminants sociaux de la santé influent sur la santé des migrants ; des contextes généraux socioéconomique, juridique, culturel, environnemental et physique aux facteurs individuels tels que les facteurs relevant du mode de vie et de l’âge ainsi que les facteurs héréditaires et comportementaux (voir la figure 2). Les profils de maladie et les facteurs de risque pour la santé peuvent varier entre les populations migrantes et d’accueil, de même des inégalités peuvent exister dans l’accès/le recours à des mesures préventives et dans les résultats thérapeutiques, du fait des migrations.
La migration et les déterminants sociaux de la santé
Le lien entre la migration et la santé est complexe, et son impact varie considérablement d’un groupe de migrants à l’autre, et d’une personne à l’autre au sein de ces groupes. Les conditions dans lesquelles se déroule la migration peuvent accroître les vulnérabilités en matière de santé et les comportements à risque, comme dans le cas d’une victime de la traite à des fins d’exploitation sexuelle à travers des réseaux transnationaux. À l’inverse, elles peuvent contribuer à mettre en place de meilleurs parcours de santé, comme dans le cas d’un réfugié nouvellement arrivé dans le cadre d’un programme humanitaire d’aide à l’installation et qui accède à un traitement pour une maladie chronique. En raison de l’absence de statut migratoire régulier, de la stigmatisation, de la discrimination, de la langue, des barrières culturelles et des faibles niveaux de revenu, les migrants irréguliers peuvent être exclus de l’accès aux services de soins de santé primaire, à des campagnes de vaccination et à des mesures de promotion de la santé.
Les « données sur la santé dans le contexte migratoire » peuvent être définies, au sens large, comme les données permettant de décrire les déterminants sociaux et sanitaires des populations migrantes, et qui s’articulent autour de la mobilité et de la santé des populations. Elles peuvent prendre la forme de données quantitatives, telles que des profils épidémiologiques relatifs à l’état de santé et à la charge de morbidité ; ou de données qualitatives qui décrivent les facteurs de risque et de résilience ou cartographient l’accès aux services de santé.
Un ensemble modeste mais croissant de résultats de recherche met en évidence des degrés variables de facteurs de bénéfice et de risque pour la santé des migrants (et de leurs familles) tout au long des différentes étapes de la migration (voir l’infographie ci-dessous). Le processus migratoire comprend plusieurs étapes (pré-départ, voyage et transit, destination et intégration, retour), pendant lesquelles la santé des migrants peut être compromise ou favorisée. Les incidences de la migration sur la santé des migrants et sur la santé publique sont étroitement liées tout au long de ces étapes, chacune d’entre elles s’accompagnant de conditions différentes. La multiplication des « migrations circulaires » entre populations immunisées et non immunisées crée une difficulté supplémentaire en matière de prévention et de lutte contre les maladies infectieuses émergentes.
Alors que le nombre de personnes qui migrent d’un pays à l’autre augmente dans le monde, la variété des motivations et des conditions de cette mobilité, de même que le contexte socioéconomique et le climat politique dans lesquels elle a lieu, accroissent la complexité de la réponse à apporter aux difficultés sanitaires que rencontrent les migrants dans leurs pays d’origine, de transit et d’accueil.
En plus des étapes du processus migratoire, certains migrants sont placés en détention, dans des prisons ou d’autres structures fermées, en raison des politiques migratoires nationales. Le plus souvent, la détention n’est pas sans effet sur les demandeurs d’asile, les réfugiés, les populations déplacées, les victimes de la traite ou les migrants irréguliers. Les vulnérabilités liées à la santé peuvent s’aggraver en raison de divers facteurs tels que l’accès insuffisant à des services de santé, l’hygiène et l’assainissement inadéquats dans des espaces de vie densément peuplés, une alimentation inadaptée et la violence. Une corrélation a été établie entre la durée de détention et la gravité de troubles mentaux et de problèmes psychosociaux.
Certains travailleurs migrants, en particulier ceux dotés d’un faible niveau de compétence, sont employés dans des secteurs qui comptent souvent parmi les plus dangereux, difficiles et dégradants (3D), et se caractérisent par des salaires bas, des conditions de travail dures et risquées ainsi qu’un manque de reconnaissance de leur statut, une protection sociale et des droits en matière de santé au travail insuffisants. Si l’accès des migrants aux services de santé s’est imposé comme un indicateur clé des systèmes de santé inclusifs et équitables fondés sur les droits et centrés sur les personnes visant à réduire les inégalités sanitaires, l’exclusion sociale des groupes de migrants vulnérables reste courante en l’absence de politiques explicites en leur faveur.
Back to topSources de données (Nouveau! COVID-19)
En réponse à la nécessité de partager et de distiller la base de données croissante sur le COVID-19 et son impact sur les migrations, la santé et la mobilité humaine, l'OIM a lancé le Portail de données probantes sur la santé et les migrations pour le COVID-19.
Ce portail de données probantes comprend trois types de données afin de guider l’élaboration des politiques et la prise de décisions en prenant en considération les migrations.
1. Un référentiel interactif, consultable (et téléchargeable) et d’accès libre de publications de recherche sur le COVID-19 concernant les migrants, les migrations et la mobilité humaine.
2. Une analyse quantitative des publications sur le COVID-19 et la santé et les migrations - l’analyse comprend des informations sur la portée des études et où ces études ont été publiées. L'analyse vise à aider à identifier les besoins de recherche que les études futures pourront examiner.
3. Sommaires de données probantes - Les sommaires résument les informations clés pertinentes pour le plan de préparation stratégique et de réponse sur le COVID-19 de l'OIM et contiennent des messages clés relatifs aux domaines prioritaires concernant la santé, les migrations et le COVID-19 qui seront élaboré en collaboration avec les parties prenantes concernées.
L’OMS fournit une liste de sources de données sur la santé, qui ne porte toutefois pas spécifiquement sur la migration et la santé. Les sources de données potentielles sur la migration et la santé peuvent émaner de différentes sources comme suit :
Sources de données classiques ou ordinaires à l’échelle nationale :
Registres et statistiques de l’état civil, et recensements de la population : les sources de données administratives et les recensements fournissent des informations sur les naissances et les décès (et les causes de décès). Lorsque des informations sur la durée du séjour/date d’entrée dans un pays, la nationalité et le pays de naissance d’une personne sont saisies, ces données peuvent permettre de déterminer si cette personne est un migrant et être utilisées pour analyser les résultats en matière de santé sur la base de ces variables.
Enquêtes auprès des ménages : les enquêtes démographiques et de santé (EDS) sont des enquêtes auprès des ménages représentatives à l’échelle nationale qui fournissent des données sur un large éventail de questions liées à la santé et à la nutrition. Ces enquêtes incluent des variables/éléments d’identification relatifs aux migrants tels que la durée de séjour/date d’entrée, la nationalité et le pays de naissance, qui peuvent être exploités à des fins d’analyse en matière de santé. Elles sont généralement adaptées aux besoins du pays concerné, mais comportent plusieurs éléments fondamentaux qui sont comparables entre les pays.
Si les EDS produisent des données sur la migration rurale-urbaine, seules quelques-unes précisent si les personnes se déplacent à internationale. Sur 85 EDS nationales examinées en 2012, seules douze enquêtes contenaient des informations détaillées recueillies grâce à un module consacré aux migrations. Il est parfois possible de déterminer le statut migratoire des enfants au moyen du statut migratoire de leurs mères. Lorsque le questionnaire comporte une section distincte sur les migrations internationales, il est également possible de recenser les enfants qui ont quitté le foyer pour l’étranger et de relever leurs caractéristiques de base.
L’Étude de la mesure des niveaux de vie (The Living Standards Measurement Study, LSMS) est un autre programme d’enquête auprès des ménages, qui vise à générer des données de qualité afin d’appuyer l’élaboration de politiques fondées sur des faits. Le module sur la migration de l’Étude de la mesure des niveaux de vie sur les migrations comprend généralement des questions sur le lieu de naissance, les derniers lieux de résidence, les raisons de la migration, ainsi que le nombre et la nature des migrations opérées (y compris les migrations interrégionales, rurales-urbaines et internationales).
Informations reposant sur les institutions de santé : les registres des hôpitaux nationaux fournissent des données liées à la santé qui portent sur les hospitalisations, et les systèmes nationaux de surveillance des maladies épidémiques fournissent des informations sur les maladies, les états de santé et les épidémies qui peuvent affecter la santé publique. Cependant, la plupart des fournisseurs de services et des assureurs ne recueillent pas systématiquement de données par statut migratoire ou sur l’origine nationale des dossiers enregistrés. Les algorithmes basés sur les noms ont servi d’outil étiologique pour « extraire des données » de ces registres en vue de produire des informations utiles sur l’état de santé. Appliquées à des registres relatifs aux cancers, ces approches se sont avérées fructueuses pour comparer la charge de morbidité au sein des groupes de migrants.
Programmes verticaux de lutte contre les maladies : les programmes nationaux de lutte contre les maladies tels que les programmes de lutte contre la tuberculose, le VIH et le paludisme recueillent de plus en plus souvent des données sur les groupes de migrants et de populations mobiles, car la mobilité humaine est un élément essentiel dans la réalisation des objectifs de lutte et d’élimination de maladies. Les efforts de coopération régionale en vue de combattre la propagation de maladies via les voies migratoires ont abouti à la création de mécanismes conjoints de collecte et de suivi de données transfrontalières. Le programme de surveillance des maladies dans le Bassin du Mékong (Mekong Bassin Disease Surveillance programme) en est un exemple.
Bureaux du travail à l’étranger et organismes de protection sociale des travailleurs migrants : ces sources peuvent recueillir des données sur les demandes de prestation dans le cadre de l’assurance maladie soumises par les travailleurs migrants (qui renseignent sur les morbidités), sur la mortalité (dans les cas de décès de travailleurs migrants) et sur les rapatriements pour raisons médicales.
Sources non classiques ou provenant d’organismes :
L’Index des politiques d’intégration des migrants (Migration Integration Policy Index, MIPEX) mesure les politiques qui visent à intégrer les migrants dans 38 pays d’Europe, d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Océanie, et comporte des données sur les politiques liées à la santé recueillies à travers du questionnaire sur le volet santé de l’indice MIPEX (MIPEX Health Strand), qui a été élaboré par le projet EQUI-HEALTH de l’OIM de concert avec la coopération européenne en science et technologie (European Cooperation in Science and Technology, COST), Adapting European Health Systems to Diversity (ADAPT) et le Groupe chargé de la politique migratoire (Migration Policy Group, MPG).
Le volet santé de l’indice MIPEX (MIPEX Health Strand) est un exemple de système de mesure (38 indicateurs) qui synthétise plusieurs indices définis par un large groupe d’experts (plus de 100 experts participant à l’élaboration, à l’essai et à la mise en œuvre). Il sert de référence à 48 États membres afin de mesurer l’équité des politiques nationales en matière de santé des migrants et incluant des mesures liées à la collecte de données et à la recherche (OIM, 2016).
BioMosaic est une application logicielle qui permet de combiner et de visualiser des statistiques sur l’immigration et des données sur la santé et la démographie. Elle a été mise au point par la Division of Global Migration and Quarantine du Center for Disease Control and Prevention des États-Unis en collaboration avec l’Université Harvard et l’Université de Toronto. BioMosaic présente les populations nées à l’étranger, des données démographiques tirées de recensements et des indicateurs de données sanitaires à l’échelle des comtés américains. L’application permet d’élaborer des interventions de santé publique ou des communications sanitaires ciblées en identifiant les populations nées à l’étranger regroupées dans des zones précises, ou de corréler des données de recensements sur les déterminants sociaux de la santé tels que le revenu, l’éducation, les connaissances linguistiques ou l’accès à des services de soins de santé.
Études et examens de la santé des migrants à l’échelle nationale : les recherches empiriques et les examens systématiques génèrent des informations essentielles sur les migrants en matière de santé qui, si elles sont bien exploitées, peuvent amorcer l’élaboration de politiques et éclairer les pratiques. Par exemple, le Gouvernement sri-lankais a publié en partenariat avec l’OIM un recueil de recherches sur la santé dans le contexte migratoire, qui présente des données clés sur la santé des groupes de migrants et de populations mobiles par maladie (p. ex., le paludisme) et par type de migrants (migrants entrants, sortants et internes et familles restées aux pays). Ces recherches ont abouti à la formulation d’une politique nationale relative à la santé des migrants et d’un plan d’action pour le Sri Lanka.
Sources de l’OIM :
Les évaluations sanitaires dans le contexte migratoire recueillent toute une série d’informations sur la santé par type de migrant. En 2016, l’OIM a par exemple publié un rapport annuel sur 400 000 évaluations sanitaires d’immigrants et de réfugiés menées pour le compte des gouvernements et des migrants. L’OIM procède également à des analyses empiriques des conclusions pour certains groupes de population tels que les réfugiés. Les informations peuvent être exploitées afin de mieux comprendre la prévalence de maladies telles que la tuberculose et de problèmes de santé tels que la malnutrition au sein des populations évaluées, et permettent aux autorités sanitaires dans les pays tant d’origine et d’accueil de mieux agir en faveur de la santé des migrants. Au niveau européen et en collaboration avec la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne (European Commission Directorate-General for Health and Food Safety, DG SANTE) et les États membres concernés, l’OIM recueille des données d’évaluations sanitaires de migrants menées au sein de l’UE dans le cadre du projet RE-HEALTH.
Initiative de recherche sur la migration, la santé et le développement (Migration Health and Development Research Initiative, MHADRI): lancée en 2016, cette initiative est un réseau d’universitaires, de chercheurs, de membres de la société civile et d’autres acteurs en matière de santé dans le contexte migratoire qui mène des recherches sur le lien entre migration et santé. Elle a été mise en place par la Division Migration et santé (MHD) de l’OIM en partenariat avec plusieurs chercheurs et établissements universitaires. Le réseau et les activités de l’Initiative de recherche sur la migration, la santé et le développement offrent une enceinte d’échange, de collaboration, d’élaboration, de promotion et de diffusion des recherches sur le lien entre la migration et la santé en vue d’informer la conception de politiques et de programmes. L’OIM s’est vu confier le secrétariat de l’Initiative en 2017.
Portail de la recherche sur la santé dans le contexte migratoire : la Division Migration et santé de l’OIM a conçu un portail en ligne pour centraliser toutes les données relatives à la santé dans le contexte migratoire générées par les programmes sanitaires mondiaux de l’OIM. Le portail contient des données sous la forme de publications et de rapports techniques ventilés par pays, par problème de santé et par type de groupe de migrants. Bien que le portail se concentre sur les données tirées d’interventions et de projets liés à l’OIM, il se développera en tant que référentiel mondial de toutes les publications évaluées par les pairs qui traitent de la migration et de la santé à l’aide de méthodes bibliométriques rigoureuses.
Profils migratoires de pays : un profil migratoire est un outil géré par les pays, mis au point en consultation avec un large éventail de parties prenantes, qui peut servir à améliorer la cohérence des politiques, à élaborer des politiques fondées sur des faits et prendre systématiquement en considération la migration dans les plans de développement. L’OIM a créé un registre en ligne des profils migratoires. Cependant, rares sont les profils qui comportent un volet santé. De meilleures orientations et des investissements sont nécessaires afin de fournir aux gouvernements les outils permettant de dresser des profils de pays en matière de santé dans le contexte migratoire, conformément aux méthodes et sources décrites dans ce bref exposé.
Back to topPoints forts et limites des données
Aucun système ne peut à lui seul fournir une mesure globale de la santé des migrants. Il n’existe pas de cadre mondial d’indicateurs de santé permettant de mesurer et de suivre la santé des migrants, et aucune orientation sur les données à recueillir et les modalités de cette collecte n’a été établie. La nécessité d’améliorer les systèmes d’informations sanitaires et de faciliter des capacités et méthodologies rigoureuses afin de collecter des données sur la santé dans le contexte migratoire concernant tous les groupes de migrants à l’échelle nationale reste un défi, tant pour les pays en développement que développées.
Une étude des recherches européennes sur la migration et la santé menée par l’OIM en 2009 a identifié les domaines nécessitant une meilleure information relative à la collecte de données sur la migration et la santé, tandis que la première Consultation mondiale sur la santé des migrants (Global Consultation in Migration Health), qui s’est tenue en 2010, a fait émerger des priorités et questions clés concernant les actions à entreprendre pour recueillir des données sur la santé des migrants. Le groupe de l’Alliance mondiale pour le savoir sur les migrations et le développement (Global Knowledge Partnership on Migration and Development group, 2015) a proposé un modèle d’indicateurs de structure, de processus et de résultats qui fournit une « approche fondée sur les droits » permettant d’évaluer le degré auquel les gouvernements prennent en compte des préoccupations telles que l’accès à des services de santé et des conditions de travail décentes dans leurs politiques et pratiques. Si ce cadre fournit une base sur laquelle il est possible de procéder à une collecte systématique de données, rien ne permet d’affirmer que le cadre d’indicateurs a été appliqué à l’échelle nationale.
Comme mentionné précédemment, plusieurs limites restreignent l’exploitation des données sur la santé dans le contexte migratoire. Premièrement, les données sur la santé des groupes de migrants et des populations mobiles ne sont pas systématiquement recueillies par les systèmes d’informations sanitaires à l’échelle infranationale, nationale, régionale et mondiale. Même dans le cadre des EDS, les pays peuvent décider de ne pas poser de questions sur la mobilité. Deuxièmement, les divergences de définition qui existent entre les typologies de migrants ainsi que la portée et les sources de données des différents pays font obstacle aux comparaisons. Troisièmement, certains groupes de migrants sont exclus des systèmes de santé nationaux par des cadres juridiques et politiques nationaux qui restreignent ou interdisent leur accès à des soins de santé. Si les pays leur fournissent un tel accès, celui-ci est souvent limité aux soins d’urgence vitaux, et n’englobe pas les services de soins de santé primaire ou reproductive. De nombreux obstacles ; des traumatismes individuels à l’absence de services de traduction, peuvent empêcher les migrants d’identifier ou d’utiliser pleinement ces services de santé.
Encourager les pays à adopter un module plus rigoureux de questions sur les migrations et la mobilité destinées à tous les membres du ménage dans les EDS ou dans les enquêtes portant sur des maladies précises permettrait d’obtenir des données plus détaillées pour l’analyse des corrélations entre la migration et la santé, et l’établissement de comparaisons nationales.
Lectures supplémentaires
International Organization for Migration | |
---|---|
2018 | Migration Health Annual Review 2016 |
2017 | |
2017 | IOM Migration Health Research Portal |
Global Knowledge Partnership on Migration and Development | |
2016 | Global Migration Group Handbook (Health Chapter) |